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III Les utilisations de la photographie


1)Le développement des ateliers photographiques


Le principal problème des daguerréotypes est la durée des temps de pose, alors beaucoup trop élevée pour saisir convenablement la figure humaine. De nombreux paramètres entrent en jeu : le temps, l’atmosphère, le moment de la journée, la période de l’année, la nature de l’objectif et celle du sujet à photographier, la qualité de la préparation des plaques comme leur dimension. Les temps de pose varient donc considérablement selon l’habileté et l’expérience de l’opérateur ; ils se comptent en minutes voire en heure en 1838,1839 puis grâce au nouvelles « substances accélératrices » qu’on découvre au fur et à mesure, ils descendent au-dessous de 10 secondes à partir de 1840-1841.

On peut alors envisager une utilisation commerciale du procédé dans le domaine du portrait. Dès 1840, des ateliers ouvrent aux Etats-Unis et en Europe. Le plus souvent, les daguerréotypistes sont issus d’une formation étrangère à la photographie (dentistes, horlogers, peintres, miniaturistes, opticiens, ingénieurs…) et nombre d’entre eux continuent même de pratiquer leur ancien métier.

Activité saisonnière, la photographie est cependant encore très dépendante de la lumière : des contemporains ont décrit, souvent pour s’en moquer, ces premiers ateliers, haut perchés sous les toits, auxquels on accède après une longue montée par l’escalier, pour être saisi à la gorge par une âcre odeur de produits chimiques. On pénètre alors dans une véritable « cage de verre » sommairement meublée, aux vitres souvent bleutées pour réduire le temps d’exposition au soleil et rendre moins pénible la séance de pose. Au centre de la pièce se trouvent deux machines : l’appareil photographique et l’instrument destiné à tenir la pose, fauteuil ou chaise muni d’un appui-tête pour maintenir le modèle en place. Les humoristes le comparent à un pilori et la séance de pose, immobile en plein soleil pendant de longues secondes, à une séance de torture, aboutissant inévitablement à des visages hagards aux traits figés.

Malgré ces inconvénients, le portrait au daguerréotype rencontre un succès incontestable tout au long des années1840. Si, en 1841 on ne dénombre pas plus d’une dizaine d’ateliers parisiens, ils sont cinquante fois plus dix ans plus tard.

a. L’atelier d’un daguerréotypiste était souvent situé tout en haut d’un immeuble dont le toit en verre laissait passer autant de lumière que possible.

b. Le sujet s’asseyait sur une sorte de chaise placée en hauteur qui pouvait tourner sur elle-même pour être toujours en face de la lumière. La tête de la personne photographiée était maintenue par une sorte d’étau pour l’empêcher de bouger. (x).

Les étapes de la réalisation d’un portrait au daguerréotype

1. Un assistant polit la plaque en cuivre recouverte d’argent avec un tampon jusqu’à ce que la surface réfléchisse assez la lumière.

c. La plaque polie est sensibilisée dans la chambre noire (avec du chlorure d’iode ou du chlorure de bromure.)

2. L’opérateur place la plaque sensibilisée dans la camera placée en hauteur. Lorsque la personne à photographier est prête, l’opérateur retire le cache de la camera et surveille sur sa montre le temps d’exposition

3. La place une fois exposée retourne dans la chambre noire où l’image est révélée grâce aux vapeurs de mercure (d). L’image est fixée par un bain à l’hyposulfite de soude. La plaque photographique sur laquelle se trouve le daguerréotype est ensuite lavée à l’eau distillée puis échée.

4. Pour finir, le portrait au daguerréotype est mis dans un cadre décoratif puis montré aux clients pour être examiné. Parfois certains demandent même à apprécier les plus petits détails à l’aide d’une loupe.

Le portrait peut quelques fois être colorié à la main si bien que les portraits sont parfois considérés comme des mini-portraits peints.

Pour séduire le client, les ateliers créent de véritables décors pour mettre en valeur leurs modèles. Ernest Lacan écrit : « Les daguerréotypistes américains ne négligent rien pour attirer et conserver la faveur du public. Ils font d’énormes dépenses pour leurs ateliers. Ce sont de véritables palais féeriques. » L’apparat s’est considérablement sophistiqué : à la chaise traditionnelle se sont rajoutés d’autres éléments de mobilier : colonne, balustrade en carton pâte, tentures, plantes rares, animaux exotiques empaillés… Les fonds sont souvent peints : intérieurs bourgeois, cadre champêtre, murailles de châteaux forts, scènes du Grand Nord… De faux meubles sont également disponibles : en 1878, un fabricant d’accessoires pour studio vante les mérites de sa dernière création : « un meuble en chêne sculpté qui se transforme à volonté en buffet, en cheminée, en piano, en bureau, en prie-dieu ». On met en scène le modèle pour réaliser une œuvre d’art à part entière : si ces usages nous paraissent un peu ridicules, ces meubles assuraient cependant une fonction utilitaire en assurant le maintien du modèle pendant la pose, encore longue.

A New York comme à Paris, ces ateliers se multiplient : ils ont pour nom Mayer et Pierson, Nadar, Disdéri…

En 1854 apparaît un nouveau format, celui de la photographie dite « carte de visite » qui révolutionne le marché du portrait. Breveté par Disdéri, ce procédé consiste à réaliser, sur une même plaque négative au collodion, quatre, six ou huit prises de vue, grâce à un châssis spécial. Les images obtenues, de petite taille (6 x 10 cm) sont collées sur un carton au format d’une carte de visite. Son succès est immense et pendant plus de dix ans il représente l’essentiel des millions de portraits vendus par le monde, à tel point que les Anglais forgent le terme de « cartomania ». La réduction des formats permet une diminution des coûts et rend la photographie accessible à un plus grand nombre.

La réalisation d’un portrait demande un nombre impressionnant d’opérations et de personnel : chimistes pour la préparation des négatifs, tireurs pour le développement des épreuve, ouvrières et jeunes enfants pour le coloriage et le contrecollage des épreuves... En effet il n’est pas rare qu’on pratique la retouche pour satisfaire les exigences du client. Les retouches vont parfois jusqu’à la peinture complète de l’épreuve, ou à l’ajout de rehauts de couleurs dans certaines parties de l’image. Les retoucheurs se présentent comme de véritables artistes, allant jusqu’à cosigner l’épreuve terminée.

Au milieu du XIX ème siècle, le photographe est souvent perçu comme un individu honteux, au mieux un artiste raté, au pire un homme louche. La profession attire de nombreux candidats car la photographie semble être une branche d’avenir dans laquelle des fortunes colossales peuvent être faites rapidement. C’est souvent plus un rêve qu’une réalité et le métier n’est pas sans risques, les faillites restent en effet fréquentes, y compris parmi les photographes les plus en vue : Mayer et Pierson, Nadar, Le Gray ou Disdéri par exemple.


  

Un portrait au daguerréotype d’un homme dans un cadre en laiton. Un portrait au daguerréotype colorié à la main dans une enveloppe en cuir marqué du nom de la « Beard's Photographic Institution ».


Nos essais

Pour nous rendre compte des difficultés rencontrées par les premiers photographes, nous avons voulu réaliser nos propres portraits avec les différents appareils que nous avions sous la main.

• Avec un sténopé :

Nous avons d’abord essayé avec un sténopé.

Les difficultés sont nombreuses, il faut donc plusieurs essais avant de trouver les bons réglages.

Difficultés rencontrées :

- Temps de pose très long (entre 1 et 4 minutes) : il est très difficile pour le sujet de ne pas bouger

- Le cadrage est impossible à réaliser : il faut faire des essais afin de savoir à quelle distance de l’appareil se placer.


  

Ici la distance entre le sténopé et le modèle a été difficile à estimer : le sujet est net grâce au grand angle du sténopé mais est trop loin pour que le cliché mérite l’appellation « portrait ».(17 février 2007, grand ciel bleu, temps d’exposition : 2 minutes)


  

Ici le sujet a eu du mal à rester immobile, la photo est complètement floue, ce qui est gênant si l’effet « fantôme » n’est pas désiré ! (17 février 2007, grand ciel bleu, temps d’exposition : 1 minute 30 secondes)


  

Après plusieurs essais infructueux, nous avons pu optimiser nos réglages et obtenir une photo à la fois nette, jolie et réussie : l’inconvénient de cette méthode c’est que le modèle a dû poser pendant une minute, en essayant de bouger le moins possible (le temps de pose est relativement court, il faisait beau : la séance de pose aurait pu durer plusieurs minutes de plus si le temps n’avait pas été aussi beau)(17 février 2007, grand ciel bleu, temps d’exposition : 1 minute)


• Avec notre camera obscura :

Nous avons également tenté de nous prendre en photo avec notre camera obscura. Même si c’est un appareil à première vue plus perfectionnée, les difficultés restent sensiblement les mêmes !

- Le temps de pose n’est que d’une seconde mais cela suffit pour que le modèle bouge et que les photos soient floues :

  

Toute la photo est floue : on peut donc penser que ce flou est dû autant au mouvement du sujet qu’à la maladresse du photographe qui a sûrement bougé malencontreusement la camera obscura en prenant la photo…


  

Alors que le décor est net, seul le sujet photographié est flou : ici c’est lui qui a bougé et non le photographe.


- Le cadrage est là encore très difficile à effectuer car nous n’avons pas penser à équiper notre camera obscura d’un viseur :

  

La photo est très nette, mais un portrait étêté n’est pas un portrait digne de ce nom !


  


  

Après ces essais pour régler au mieux la distance entre la camera obscura et le modèle, la photographie de la moins agitée d’entre nous est parfaitement réussie : elle est nette et cadrée correctement.

2)Les reportages


Le photoreportage est un terme général qui englobe le documentaire, le documentaire social et le photojournalisme.

A partir de 1850, la photographie supplante progressivement toutes les techniques de reproduction jusqu’alors utilisées (dessin, estampe ou moulage). La rapidité (relative) de l’exécution, la précision de l’image obtenue et l’objectivité du procédé sont autant de raisons pour que la photographie devienne un document incontestable, d’une « brutalité concluante » (d’après Auguste Salzmann).

A partir du début des années 1850, les commandes officielles se multiplient. Le phénomène est particulièrement observable en France. La photographie d’architecture se révèle être le principal domaine des premières missions : en 1851, la Commission des monuments historiques commande à cinq photographes (Baldus, Bayard, Le Gray, Le Secq, Mestrall) des relevés photographiques du patrimoine national ; cet épisode est connu sous le nom de « mission héliographique ». Le même genre d’opération avait eu lieu en Belgique l’année précédente.

En France, le mouvement s’accélère sous le Second Empire. L’Empereur lui-même fait commander des reportages dont beaucoup sont à compter parmi les plus éclatantes réussites photographiques de cette période. Ce nouveau genre de photographie s’illustre essentiellement par la prise de vue de monuments, de sites archéologiques, de paysages et d’habitants de pays éloignés, mais aussi et surtout des guerres et des conflits, tels que la Révolution de 1848.

Parmi les toutes premières photographies documentaires figurent celles prises par les photographes britanniques Roger Fenton et Robertson et les français Langlois, Méhédin et Lassimone lors de la Guerre de Crimée (1853 – 1856) * puisqu’ils ont couvert de façon suivie ce conflit.

C’est d’ailleurs la première fois qu’un photographe est engagé par un gouvernement pour faire un reportage photographique ; Roger Fenton, obéissant aux ordres du gouvernement britannique, réalisa environ trois cent soixante clichés de campements, de fortifications et de panorama d'officiers qui faisaient savamment ressortir les horreurs de la guerre entre mars et juin 1855.

Achèvement du chemin de fer transcontinental américain

En France, d’autres photos telles que le retour des armées d’Italie*** à Paris en 1859 ou le siège de Paris ont été prises.

Photo de l’un des premiers ballons à avoir quitté Paris durant le siège (1870)

La couverture la plus complète d’un conflit pendant cette période fut toutefois la Guerre de Sécession (1861 – 1865)** : les photographes qui obtinrent le droit de suivre les troupes réalisèrent en quatre ans des milliers d’images qui « portèrent dans chaque foyer américain la terrible réalité de la guerre ». On peut citer les exemples de Mathew B. Brady, Alexander Gardner et Timothy H. O'Sullivan qui prirent le parti de représenter les massacres de la guerre de Sécession. Cependant, la longueur des temps de pose dissuade toute tentative de saisir les combats. Les photographes leur préfèrent alors des évocations indirectes (images de ruines, champs de bataille sans cadavres ou portraits de groupe rassurants).

Abraham Lincoln et ses généraux pendant la guerre de sécession

Excepté dans le domaine de la guerre, l'image resta longtemps en décalage par rapport à l’événement qu’elle relate à cause du délai important entre la prise de vue et sa publication, l’actualité n’était donc pas le point fort de la photographie documentaire.

En revanche, elle pu apaiser la soif de paysages exotiques et lointains fut apaisée par la création de la photographie documentaire dans les années 1850. « Avec la photographie une fenêtre s’ouvre sur le monde » disait Gisèle Freund « l’étranger devient enfin familier. »

On peut néanmoins compter parmi les photos d’actualité l’inauguration du Crystal Palace par la reine Victoria en 1854, l’inauguration du canal de Suez en novembre 1869, les funérailles de Victor Hugo le 1er juin 1885 ou celles de Sadi Carnot (ancien président de la République) en 1894.

Les vues de paysages et de contrées exotiques sont essentiellement le fruit de photographes britanniques du XIXe siècle, comme Francis Bedford qui se promena du côté du Moyen-Orient en 1860, alors que son compatriote Samuel Bourne préférait des montagnes de l'Himalaya. Quant à Francis Frith, il travailla en Égypte vers 1860 et rapporta des photographies de sites et de monuments, on peut par ailleurs admirer la prise de vue ci-dessous.

Une vue de la pyramide extraite de "Égypte and the Holy Land in historic photographs / 77 Views by Francis Frith"

Puis, comme la diffusion massive des images était essentielle afin de mobiliser la conscience collective et de provoquer l'avancée des mouvements réformistes, on vit donc naître assez rapidement le documentaire social. Celui-ci fut grandement aidé par l’invention du procédé de photogravure dans les environs des années 1875, qui permettait la diffusion immense de revue. Le premier photographe que l'on considère comme social est Jacob Riis (1849-1914) qui entreprit d'user de la photographie pour témoigner de la situation sociale dramatique qui sévissait à New York. Il dénonça les conditions de vie dans les quartiers pauvres à travers la publication de deux recueils, How the Other Half Lives (1890) et Children of the Poor (1892). Lewis Wickes Hine, sociologue américain et défenseur du droit des enfants au travail, prit des photographies du même goût et émut ses contemporains par la publication au début du siècle de photographies d'ouvriers, de mineurs, d'immigrants européens et, surtout, d'enfants au travail. Quant à James Van Der Zee, il s’occupa de tous les aspects de la vie quotidienne de la communauté noire new-yorkaise.


Photo de la pauvreté



L’origine du photojournalisme remonte au XIXe siècle. Les photojournalistes travaillent généralement pour des supports de presse couvrant l'actualité de domaines aussi divers que le sport, les arts et la politique. À la différence du photoreporter, dont l'approche repose sur une connaissance approfondie de son sujet, le photojournaliste, envoyé par l'agence à un moment précis, travaille dans l'urgence et recherche le scoop. Cette quête d’images « instantanées » est n’est permise que par les progrès des procédés photographiques qui eurent lieu au cours de la seconde moitié du XIX ème siècle (les plaques au collodion notamment).


* La Guerre de Crimée ( 1853 – 1856) :

Guerre entre la Russie impériale et l’empire Ottoman avec pour principale scène la Mer Noire ; les Français et les Britanniques s’allièrent avec les Ottomans.

** La Guerre de Sécession :

Guerre civile qui opposa les Etats confédérés d’Amérique dits du Sud ( la Caroline du Sud, le Mississipi, la Floride, l’Alabama, la Géorgie, la Louisiane, le Texas, la Virginie, l’Arkansas, le Tennessee et la Caroline du Nord) aux Etats dits du Nord, loyaux à la Constitution d’Amérique (1861 – 1865)

*** La campagne d’Italie (1859) :

La tranquillité de l’Italie semblait acquise lorsqu’en 1859 l’empereur d’Autriche envahit soudainement le Piémont. Repoussé par le roi de Sardaigne, au secours duquel était accouru l’empereur des Français, Napoléon III, puis battu à plusieurs reprises ; l’Empereur François Joseph perdit la Lombardie et vit expulsés d’Italie tous les princes qui avaient embrassé sa cause.


3) La photographie à caractère scientifique


Entre 1840 et 1875 près de 600 photographies « scientifiques » ont été relevé par l’institut de France. Les photos à caractère scientifique sont souvent des microphotographies, ce qui permet au peuple de voir ce que les savants voyaient dans les microscopes. Comme aujourd’hui le public voit d’abord le côté esthétique de la photo alors que le savant voit tout de suite le côté pratique et le côté techniques.

La photographie à caractère scientifique a aussi été très utilisée par les médecins qui l’utilisaient comme preuve irréfutable. Aujourd’hui encore les médecins utilisent les photos pour garder une trace de ce qu’ils vont soigner. Par exemple Jules Bernard Luys prit en photo une coupe de cerveau durcit dans une solution de chrome pour prouver l’existence des circuits neuronaux.


Jules Bernard Luys, Coupe intéressant les régions supérieures de la couche optique, vers 1873. Epreuve sur papier albuminé. 17,2 x 13,9 cm, planche V de l’album, Iconographie des centres nerveux, Paris, J.B. Baillère et fils, 1873.© Institut de France

Les psychiatres utilisèrent aussi la photo comme preuve scientifique en capturant les attitudes de patients atteint de crises de folie passagère, c’est ainsi qu’en 1878 Jean-Marie Charcot créa un service photo de la salpêtrière. Il découvrit alors différentes attitudes telles que la mélancolie, l’extase ou l’érotisme.

En 1895, on réussit enfin à « pénétrer la matière opaque ». Pour les premiers tests les cobayes restèrent exposés durant près de 7 heures aux rayons X. La première radiographie d’un corps entier est stockée à la bibliothèque de l’Institut de France.

Les clichés à caractère scientifique étaient aussi utilisés par les astronomes pour prendre des photos de la lune, du soleil et des astres.

La chronophotographie est née en 1878, c’est Eadweard Muybridge qui le premier réussit a capturer un mouvement a des intervalles définis. Pour capturer le galop d’un cheval, il disposa plusieurs appareils photographiques le long du parcours du cheval. Une foi les photos prises, il les développa et les mis côte à côte sur une plaque obtenant ainsi la première chronophotographie. Très rapidement, avec l’apparition du gélatino-bromure d’argent, les temps de poses sont quasi instantanés et permettent donc de produire un grand nombre de photo très rapidement. Les cadences de prise de vue atteignent même jusqu'à plusieurs centaines d’images par seconde.



4) Les professions "insolites"


Le pigeongramme : Derrière ce nom qui prête à sourire se cache une véritable merveille de technologie et d’idées.


Le pigeongramme était une technique développée par M. DAGRON, ce dernier mis au point un système pour prendre plusieurs photos dont il réduit la taille jusqu'à n’atteindre que quelques millimètres de côté. M. Dagron a pus mettre au point son système de reproduction miniature de documents grâce au microscope Stanhope qui n’est en réalité qu’une demi lentille obtenue simplement en coupant en deux un globule de cristal de crown. Cette ébauche de microscope peut atteindre un agrandissement de trois à quatre cents fois, une autre technique de lecture était de projeter l’image négative du pigeongramme par une source lumineuse sur un écran et ainsi on pouvait lire les nombreuses dépêches. Un unique pigeongramme pouvait contenir jusqu'à 30.000 dépêches en un seul voyage. Les clichés étaient des clichés sur collodion. Le collodion était le seul procédé capable d’obtenir la finesse nécessaire pour cette microphotographie.

Camera obscura pour pigeongramme Camera obscura pour pigeongramme

A gauche La chambre photographique de M. Dagron vue de l'exterieur. A droite, Chambre noire vue de l'intérieur oùl'on voit le microscope qui sert à miniaturiser les documents.

En 1870, lors du siège de Paris par les allemands, les français de la capitale communiquaient par ballon mais les chances d’atteindre en ballon le centre de Paris étaient très minces, c’est pourquoi les pigeons voyageurs étaient un bon moyen.

Après la guerre, la technique des pigeongrammes fut « recyclée » pour les dames. En effet, certaines femmes portaient en pendentif un pigeongramme associé a une forte lentille ce qui rendait le message (parfois d’amour) visible immédiatement.


La photographie et l'occultisme


Dès l’apparition de la photographie, certaines personnes croyant aux esprits et au revenant utilisèrent la photographie pour montrer que les esprits existent. Dès le début, des photographes se sont mis en quêtes de photos surnaturelles. Le phénomène est assez important car en effet, en 2005 une exposition a réuni près de 250 photographies montrant des chaises volantes ou des esprits envoûtant un homme horrifié.

  

A la fin du XIXème siècle, certains occultistes tentent de fixer leurs fluides, c'est-à-dire leurs âmes, leurs pensées, les émotions, les rêves sur des plaques sensibles. Pour opérer cette photographie des fluides, ils appliquaient leurs fronts ou le bout de leur doigts sur une plaque vierge et ainsi réalisaient selon eux une photographie de leurs fluides mais en réalité ce n’était que des artefacts photographiques dus aux conditions de l’exposition. On pourrait se demander ce que ce paragraphe vient faire dans ce TPE et en fait, c’est à la fin du XIXème que l’on commence a découvrir la radioactivité et les rayons X qui sont considérés à l’époque comme des fluides.


5) La démocratisation de la photographie


Kodak est la première entreprise à fabriquer des émulsions photographiques pour le grand public. George Eastman, le fondateur de cette société est d’origine pauvre. Alors qu’il travaillait dans une banque, il décida de partir en vacances en 1880 et un de ses collègues lui suggéra de ramener une photo de son voyage. George acheta donc tout le matériel nécessaire à la prise de vue d’une photographie, c’est-à-dire, un trépied, une tente pour développer rapidement les plaques au collodion humide, la chambre noire et un lourd porte vue. Au lieu de partir, il se consacra totalement à la photographie, il lut dans les journaux les « recettes » de photographes anglais qui utilisaient une émulsion à la gélatine. Il décida de les imiter, c’est ce qu’il fit. Il expérimenta pendant très longtemps pour enfin réussir à mettre en bobine une pellicule toute faite. En 1888, cette pellicule était sur du papier, mais le grain était trop gros et gâchait la photo. C’est ainsi qu’il décida de mettre son émulsion sur un support en cellulloid. Eastman mit aussi au point des appareils photographiques (1900). Cet appareil photographique était le brownie qui était destiné aux enfants et vendu 1$. Le Brownie était le produit far de Kodak, en effet ce jouet vendu 1$ était chargé pour 100 photo avec la pellicule en papier et environ une vingtaine de cliché avec une pellicule en celluloid. Pour obtenir les photographies, il fallait renvoyer l’appareil entier à Kodak qui faisait le développement et qui rendait l’appareil rechargé avec une nouvelle bobine. C’est avec ce système que Kodak conquit le grand public, et en parti grâce a ce slogan : « you press the button, we do the rest » (Vous appuyez sur le bouton, nous nous chargeons du reste !).





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